Georges Sylvain y su familia |
Es de aclarar que el esfuerzo por convertir las fábulas a la lengua criolla fue verdaderamente encomiable y representó un logro importante en la cultura nacionalista haitiana. En Cric ? Crac !, no sólo aparecen las fábulas traducidas, sino que va precedido de un interesante estudio sobre la lengua vernácula, con anotaciones para su correcta pronunciación; de tal manera que no se perdiesen su origen latino (derivado del francés), ni la etimología de las palabras. La escritura actual del "Kreyol", se basa en consideraciones antropológicas adaptadas para lenguas ágrafas, lo que dificulta al haitiano la comprensión de sus dos idiomas oficiales.
A continuación la fábula del Lobo y el Cordero en Créole:
Loup ac Mouton
Douvant poul' ravett pas janmain
G'ain raison. Grann moin té connin
Dit ça souvent : eh ! ben gadé
Si mots longtemps pas vérité.
G'ain raison. Grann moin té connin
Dit ça souvent : eh ! ben gadé
Si mots longtemps pas vérité.
Gnou mouton tout piti, gnou jou,
T'apé bouè d'leau nan la-riviè.
Nan mainm moment, gnou gros bitt loup
Soti nan bois tou, pou li bouè.
- Zott pas janmain ouè bett ça-là ?
Cé con gnou chien marron, qui t'a
Grossè gnou jeinn ti mâl-bourriq :
Cé nom li yo baill loup-garou. -
Alò, loup-là, dépi trois jou
T'apé grangou.
S'ou connin moun' qui g'ain coliq,
Cé con ça figu li té blainm ;
Guiol li té chèch', tancou café
Qui nan soleil ; dents li yo mainm...
Longuè ça !... gé li, rouj' passé
Boucan di fé !
Et pi, dévorant passé ça,
Nan point ! - Lò li ouè ti bett-là
Tout tranquil, tout nocent, nocent.
Penché sou d'l'eau-là, pou li boué,
Nèg'-là trouvé li si content
Qué li fait gnou : Au nom di Pè...
Li dit : "Gré méci, Boun'-Gué !"
(Bandit pi mauvé qualité,
Cé ça qui, tancou moun' honnett,
Prend nom Bon-Gué pou yo fait jouett.)
- Anvant ti mouton-là senti
Vent li selment, loup-là bondi
Sou roch'-galett yo. - "Tonnè ! foutt !..."
(Padon, oui ! chefs, la-société !
Zott connin : moun' qui quimbé boutt
!Autorité
Pas janmain chich' mots cila yo ;
Et loup, nan raç' lé zannimaux,
Pou pi piti, doué ad'jidant.)
Atò , li dit malhoré-là :
- "Moin ouè-toué, rhadi, insolent,
Scélérat !
"To craché nan d'leau m'a pé bouè ?
"Cé gnou comptt to vini chaché ?"
Mouton-là dit : - "Agué, Mouché,
"Craché là ? Qui gen moin t'a fait ?
"Cé ou qu'en rhaut, mon-mainm en bas..."
- "pé ! là, foinc ! Et pi, cé pas ça,
"Pouqui, lott anné, to pèmett
"To palé moin mal ?" - "Moin, Mouché ?
"Lanné passé, moins pas té faitt !"
- "Ca vlé dit moin menti ? Si cé
"Pas toué, cé papa toué, ossnon
"Manman toué, espèç' vacabon ?"
- "Chef, moin sans manman, sans papa.
- "Coument ?" - "Moin cé pititt bata."
- "Ah ! to vlé fait métié guiol-fò !
"Gadé lè ça, non ! ca p'encò
"Fait dent, et pi, ç'a pé mété
"Grand-moun' nan faç' !" - "Alà la-peinn
"Qui pou moin jodi-là, Bon gué !
"Moin pas dit ou angnin, Mouché ?"
- "Nan point Mouché icitt ?" - "Padon,
"Général" - "To vini capon
"Atò ; tann moin ! "Là-mainm, li ; Gnan !
Gnou coup-d'dent
Pou ti mouton-là, - dèyè tett,
Sou côté, là chè pi grassett ! -
Pò ti bett-là fait selment : Bèê !
Tout-suitt, li tombé raid' à tè.
Zott couè loup-là laissé moceau ?
Li prend toutt, et pi, viann con zo,
Valé li : Floup ! con gnou gombo.
Y ahora la traducción al francés:
Devant une poule, ravet jamais
N'eut raison." Ma grand'mère avait coutume
De dire souvent cela : eh ! bien, voyez
Si les propos d'autrefois ne sont pas vérité !
Un tout petit mouton, un jour,
Buvait de l'eau dans la rivière.
Au même moment, un énorme loup
Sortit du bois, pour boire aussi.
- Vous n'avez jamais vu cette bête-là, vous autres ?
Figurez-vous un chien sauvage, qui serait
De la grosseur d'un jeune bourriquot !
C'est son nom qu'on a donné aux loups-garous. -
Et donc ce loup, depuis trois jours,
Etait en fringale.
- Connaissez-vous du monde en proie à la colique ?
Aussi blême était son visage ;
Sa gueule était sèche, comme du café
Qui est au soleil ; quant à ses dents,
Elles avaient cette longueur ! Ses yeux étaient plus rouges
Qu'un brasier de feu.
Enfin, de plus avide que celui-là,
Il n'y en a point. - Quand il vit le petit animal,
Si tranquille, si candide.
Penché sur l'eau, pour y boire,
Le gaillard se trouva content, au point
De faire le signe de la Croix.
Il dit : "Merci, mon Dieu !"
(Les bandits de la pire espèce
Sont ceux qui, comme les gens de bien,
Invoquent le nom de Dieu, pour s'en jouer.)
Avant que l'agnelet n'eût flairé
Seulement son haleine, le loup bondit
Sur les galets. - "Tonnerre ! F... !"
(Faites excuse, mes maîtres et la compagnie !
Vous savez : les gens qui détiennent un bout
D'autorité,
Ne sont jamais chiches de ces termes-là,
Et le loup, dans la gent animale,
Doit être pour le moins adjudant).
Adonc il dit au malheureux :
- "Je -'ai vu, effronté ! Insolent !
"Scélérat !
"Tu as craché dans l'eau que je bois ?
C'est une affaire que tu es venu chercher ?"
Le mouton de dire : - "hélas ! Monsieur,
"Cracher là ? Comment l'aurais-je fait ?
"Vous êtes en haut, et moi en bas."
- "Silence ! Scrongnieu ! Puis, ce n'est pas ça.
"Pourquoi, l'année dernière, t'es-tu permis
"De dire du mal de moi ?" - "Moi ? Monsieur,
"L'année passée, je n'étais pas né !"
- "Cela veut dire que j'ai menti ? Si ce n'est
"Toi, c'est ton père, ou bien
"Ta mère, espèce de vagabond !"
- "Chef, je suis sans mère, ni père..."
- "Comment ?" - "Je suis enfant bâtard."
- "Ah ! tu veux faire le fort-en-gueule ?
"Voyez-moi donc cette tête ! Ca n'a pas encore
"Fait ses dents, et ça tourne
"En dérision les gens d'âge !" - "Quel tourment
"Est aujourd'hui le mien, ô mon Dieu !...
"Je ne vous ai rien dit, Monsieur..."
- "Il n'y a pas de Monsieur ici !" "Pardon,
"Général !" - "Te voilà devenu couard
"A présent ; attends-moi !" Aussitôt : (gnan !)
Un coup de dent
A l'agnelet, derrière la tête,
Sur le côté, là où la chair est le plus tendre !
La pauvre petite bête fit seulement : Bèê !
Tout de suite elle tomba raide morte.
Vous croyez que le loup en laissa un morceau ?
Il prit tout, chair et os.
Et (Floup
!) l'avala, comme un gombo !
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